• Cancer colo-rectal (CCR)

    • Epidémiologie :
      • 3ème cancer en France après prostate et sein - CCR: 40% rectum / 60% côlon (surtout côlon gauche et sigmoïde)
      • Concerne les 2 sexes (55 % d’hommes / 45 % de femmes) à 40 000 cas par an
      • 18 000 décès annuels
      • ↗ de l’incidence après 50 ans – Age moyen de découverte : 60 ans

     

    • Facteurs de risques :
      • Cancer acquis sporadique après 50 ans (80 % des cas)
      • Age (95 % des cas après 50 ans)
      • Antécédent personnel ou familial de polype adénomateux ou de cancer colorectal

    Polype : tumeur bénigne se développant aux dépens de la muqueuse colorectale pouvant parfois dégénérer et évoluer vers le cancer

    • Génétique (polypose adénomateuse familiale (PAF, mutation de gêne), syndrome de Lynch (cancer caractérisé par la survenue de plusieurs cancers, à la fois digestifs et gynécologiques dans une même famille en rapport avec des anomalies génétiques)
    • MICI (Crohn, RCH)
    • Alimentaire (alimentation pauvre en fruits et légumes, riche en conserve, excès de graisses animales, de viande rouge et de charcuterie)
    • Alcool, tabac
    • Obésité
    • Signes cliniques :
      • Asymptomatique trop longtemps – Signes généraux (amaigrissement, anémie ferriprive, asthénie)
      • Signes digestifs (rectorragies, émissions glaireuses anales, tb du transit, douleurs abdominales, volume abdominal)
      • Syndrome rectal (ténesme, besoins impérieux, émissions glairo-sanglantes)
      • Complications à un stade avancé (occlusion intestinale, perforation, carcinose péritonéale, cachexie, anémie extrême)

     

    • Diagnostic :

    Clinique

    Paraclinique

    o   Masse à la palpation abdominale – Distension abdominale (ascite)

    o   Hépatomégalie dure et irrégulière (métastases)

    o   Ganglion au niveau du creux sus-claviculaire gauche

    o   Réalisation systématique des touchers pelvien, rectal et vaginal

    àTR positif si siège < 8 cm marge anale

    o   Colonoscopie complète + biopsies

    o   Colo-scanner

    §  Image de polype, de tumeur bourgeonnante, sténosante, épaississement de la paroi colique

    §  Pas de biopsies, irradiation sans AG

    o   Biologie

    §  Marqueurs non spécifiques : ACE, CA19.9

    §  Hémogramme, bilan hépatique, bilan rénal

    • Bilan d’extension :
      • Evaluation de la résécabilité
      • Examen radiologique: radiographie thoracique, scanner thoraco-abdomino-pelvien, IRM pelvienne/hépatique
      • Examen endoscopique: coloscopie, écho-endoscopie ano-rectale
      • Autre : Pet-scan non systématique

     

    • Anatomopathologie :
      • Aspect macroscopique : formation ulcéro-végétante (recto-sigmoïde > colon transverse > colon gauche > angle colique droit)
      • Dans 5% des cas il existe une 2ème tumeur synchrone
      • Histologie: principalement des adénocarcinomes lieberkuhniens ; plus rarement : tumeur neuroendocrine, sarcome ou lymphome

     

    • Traitements :
      • Chirurgie
        • Seul traitement curatif / possible pour des stades avancés de la maladie
        • Ablation de la portion d’intestin atteinte + marges de sécurité + curage ganglionnaire
        • 2 étapes :
          • Résection (par laparotomie ou cœlioscopie)
          • Reconstruction : rétablissement de la continuité digestive
            • Anastomose = suture digestive
            • Stomie temporaire (si pas de reconstruction on parle de stomie définitive)
          • Avant l’opération :
            • Préparation intestinale (lavement, régime SR, Æ pour le côlon droit)
            • Evaluation nutritionnelle (poids, IMC, bilan nutritionnel, « immuno-nutrition »)
          • Le jour de l’opération :
            • Jeûne dès 6h à perfusion si jeûne prolongé
            • Possibilité de prise de liquides clairs enrichis en carbohydrates jusqu’à 2h avant la chirurgie si patient sans pathologie ou traitement affectant la vidange gastrique
            • Risques pendant l’opération :
              • Anesthésiques / maladies sous-jacentes
              • Hémorragie par plaie vasculaire
              • Blessure d’organes de voisinage
            • Après l’opération :
              • PEC de la douleur post-opératoire et prévention des TVP
              • Surveillance de la reprise du transit (gaz = reprise du transit, se méfier du transit repris qui re-stoppe, iléus normal pendant quelques jours, anticiper l’occlusion)
              • Pesée 1 fois par semaine
              • Surveillance du drain (sang rouge ou pus = alerte) et de l’aspect de la cicatrice
              • Soins de stomie et ETP

     

    • Risques opératoires :
      • Infectieux (fistule digestive, abcès de la paroi, désunion de cicatrice)
      • Hémorragique (hémorragie intra-abdominale, extériorisée ou rectorragies)
      • Retard de reprise du transit
      • Troubles nutritionnels
      • Douleurs abdominales
      • Troubles thymiques (// cancer, stomie)
      • Gastrite, ulcère, reflux en lien avec sondage gastrique
      • Infection et thrombose en lien avec cathéters vasculaires
      • Surinfection pulmonaire, embolie pulmonaire
      • Complications du décubitus (TVP, complications cutanées)
    • Risques évolutifs tardifs :
      • Récidive de la maladie
      • Sténose anastomotique
      • Occlusion sur brides ou adhérences
      • Eventration sur cicatrices (laparotomie)
    • Chimiothérapie
      • Décision en RCP à Adjuvante ou palliative
      • Surtout post-opératoire si ganglions positifs, si métastases, si tumeur perforée, si tumeur en occlusion lors de l’opération
      • Per-opératoire si carcinose péritonéale (CHIP : chimio-hyperthermique intra-péritonéale)
    • Radio-chimiothérapie (cancer du rectum uniquement)
      • Proposé en pré-opératoire après RCP
      • Pas de radiothérapie pour le côlon sauf si métastase osseuse (but antalgique)
    • Anticorps monoclonaux (Combinés à la chimiothérapie conventionnelle)
    • Thérapies ciblées
    • Pronostic :
      • Chance de guérison liée au stade de la maladie au moment du diagnostic
      • Taux de survie globale à 5 ans : 56 %
      • Surveillance durant 5 ans après les traitements (rémission à guérison)