• Cancer gastrique

    • Epidémiologie :
      • 2 fois plus fréquent chez l’homme
      • Age moyen de survenue : 70 ans
      • 6000 nouveaux cas par an en France

     

    • Facteurs de risques :
      • Alimentation salée, riche en conserves (nitrates) et pauvre en fruits
      • Tabac, consommation excessive de viande rouge, viandes fumées et viandes de salaison

     

    • Terrain prédisposant :
      • Gastrite chronique, maladie de Biermer (gastrite chronique atrophique), maladie de Ménétrier (gastrite hypertrophique géante)
      • Ulcère gastrique chronique
      • Polyadénomes gastriques (polypes)
      • Hérédité (polypose familiale, Lynch)

     

    • Signes cliniques :
      • Précoce: gêne épigastrique
      • Tardif : anorexie, dysphagie progressive, vomissements (sténose du pylore), amaigrissement, asthénie
      • Complications : perforation (abcès, péritonite), hémorragie (hématémèse), syndrome paranéoplasique, ascite (carcinose)

     

    • Diagnostic :
      • Examen clinique pauvre : masse épigastrique, ganglion de Troisier (sus-claviculaire gauche)
      • Parfois : hépatomégalie irrégulière (évocatrice de localisations secondaires hépatiques)
      • Fibroscopie ɶso-gastroduodénale avec biopsies (recherche d’hélicobacter pylori et mesure distance tumeur et cardia/pylore)
      • Examens complémentaires : NFS-P, ionogramme, BH, dosage des marqueurs tumoraux ACE et CA 19.9
      • Bilan du terrain : état général, nutritionnel, cardiaque (si chimiothérapie envisagée), pulmonaire (si chirurgie thoracique envisagée)
      • Recherche d’une prédisposition familiale : oncogénétique (si cancer avant 40 ans, si 2-3 cas de cancer gastrique dans la famille (au 1er et 2ème degré)

     

    • Bilan d’extension :
      • Scanner thoraco-abdomino-pelvien (permet la stadification de la maladie selon le TNM)
      • Echo-endoscopie gastrique (affirmation du caractère superficiel ou non du cancer)
      • Examens optionnels :
        • Cœlioscopie exploratrice
        • TOGD (transit ɶso-gastroduodénal)
        • IRM si images hépatiques évocatrices de métastases
      • Extension ganglionnaire fréquente (petite et grande courbure gastrique, pédicule hépatique, rate)
      • Métastases localisées principalement au niveau du péritoine, du foie, des poumons, de la plèvre, des surrénales, et des ovaires chez la femme

     

    • Anatomopathologie :
      • Gastrite chronique à gastrite atrophique à métaplasie intestinale à dysplasie à adénocarcinome
      • Adénocarcinome dans 90 % des cas

     

    • Traitements :
      • Traitement curatif : gastrectomie totale ou partielle (par laparotomie ou cœlioscopie) associée à un curage ganglionnaire (ablation de la rate parfois associée)
      • Chimiothérapie pré-opératoire si cancer résécable sans métastases
      • Chimiothérapie et réévaluation si cancer non résécable sans métastases
      • Reconstruction variable selon la portion de l’estomac retirée
      • Traitement palliatif :
        • Chimiothérapie parfois associée à une radiothérapie
        • Dans certaines situations : chirurgie palliative avec gastrectomie totale
        • Chez les patients inopérables et souffrant d’un cancer antro-pylorique (sténose pylorique) : mise en place d’une endoprothèse duodénale à visée palliative

     

    • Prise en charge : (éléments spécifiques importants)
      • Avant une opération gastrique: évaluation nutritionnelle (IMC)
      • En pré-opératoire immédiat: s’assurer du jeûne prescrit
      • En post-opératoire : alimentation parentérale ou entérale, SNG selon l’intervention, poids 2 fois par semaine, drainage (débit, aspect, changement)
      • Risques post-opératoires précoces:
        • Fistule anastomotique (fièvre, frisson, douleur épigastrique ou basi-thoracique, parfois scapulaire gauche, gêne respiratoire, tableau de pneumopathie de base gauche, drainage purulent, confusion mentale, élévation des GB et de la CRP)
        • Hémorragie sur suture, sur ulcère post-opératoire (troubles hémodynamiques, douleurs, hématome intra-abdominal, hématémèse, méléna, anémie biologique progressive)
        • Troubles nutritionnels (perte de poids)
        • Décompensation de tares
        • Complications d’ordre général : KT, sondage vessie, poumons, thromboses veineuses, EP, troubles trophiques cutanés
        • Troubles psychologiques (anxiété, dépression)
      • Risques à distance :
        • Récidive de la maladie (locale ou générale)
        • Diarrhées chroniques (section des nerfs vagues – Xème paire)
        • Reflux biliaire œsophagien (gastrectomie 4/5ème)
        • Troubles psychologiques
        • Nouveau cancer sur moignon de gastrectomie partielle (ou du grêle ou du colon) pour patients « jeunes » (fibroscopies de contrôles itératives nécessaires)
        • Troubles nutritionnels
          • Carence des gastrectomies totales : vitamine B12, fer, folates
          • Dénutrition protéino-énergétique (syndrome du petit estomac)
          • Dumping  syndrome : malaise lors des repas
        • Infections respiratoires si splénectomie : vaccin anti-pneumococcique, Haemophilus influenzae, méningocoque A et C, grippe chaque année + ORACILLINE 2 ans (érythromycine si allergie)

     

    • Pronostic :
      • 60 à 80 % de survie à 5 ans pour les cancers opérés sans atteinte ganglionnaire
      • 15 % de survie à 5 ans si envahissement ganglionnaire
      • 0 % de survie à 5 ans pour les cancers avec métastases