• Les anesthésiques

    Anesthésie : ensemble des techniques qui permettent une abolition de toutes les sensibilités (tactiles, kinésiques, douloureuses ou thermiques)

    Analgésie : réalisation d’absence de douleur

     

    Il existe  3 types d’anesthésie : locale, loco-régionale, générale

     

    L’anesthésie générale se décompose en 5 phases :

    • Consultation pré-anesthésique
    • Prémédication (Δ jeune de 6 heures pour les solides et 2 heures pour les liquides)
    • Induction (installation de l’anesthésie)
    • Maintien
    • Réveil anesthésique

     

    L’anesthésie locale :

    • 3 formes: topique, par filtration, anesthésiques locaux
    • Objectif: suppression de toute sensation douloureuse, sans perte de conscience
    • Effets indésirables: crise convulsive à forte dose, hypotension artérielle, arrêt respiratoire à forte dose, allergie possible (rare)
    • 3 groupes :
      • Prilocaïne associée à lidocaïne (EMLA®)
        • Anesthésie par voie locale de la peau saine
        • Anesthésie des muqueuses génitales chez l’adulte
        • Nécessité d’appliquer 1h avant le geste, efficacité de 2 heures
      • Lidocaïne non injectable (XYLOCAINE®)
        • Avant explorations instrumentales (stomatologiques, laryngoscopiques, fibroscopie œsophagienne ou gastrique)
        • TTT symptomatique de la douleur buccale ou œsogastrique
      • Lidocaïne en emplâtre (VERSATIS®)
        • Compresses imprégnée de lidocaïne
        • TTT symptomatique des douleurs neuropathiques post-zostériennes (liées au zona)
      • Anesthésiques locaux injectables (Marcaïne, Naropéine, Xylocaïne adrénaline)
        • Anesthésie locale par infiltration, anesthésie péridurale et rachianesthésie
        • Association de l’anesthésique à l’adrénaline : permet une vasoconstriction = augmentation de la durée de l’effet anesthésique et diminution de la diffusion à partir du point d’injection
        • Principal EI : malaise vagal

     

    L’anesthésie générale :

    • Association de produits :
      • Narcose assurée par des hypnotiques
      • Analgésie centrale assurée par des morphiniques
      • Myorelaxation assurée par des curares
      • Protection neurovégétative de l’organisme vis-à-vis de l’agression du geste opératoire
    • Anesthésiques généraux inhalés: Δ risque de contamination du personnel soignant
      • Protoxyde d’azote (MEOPA®) : analgésique et narcotique, mélange équimolaire d’O2 et de N20
      • Gaz inerte peu métabolisé dans le sang et les tissus
      • Potentialise l’action des autres produits
      • Sur prescription médicale : débuter l’inhalation 3 min avant le début du soin, durée < 60 min
      • Propriétés : sédation consciente, anxiolyse, analgésie de surface, euphorisant, amnésiant
      • CI : HTIC, troubles de la conscience, pneumothorax, occlusion, emphysème, non coopération
      • Surveillance clinique: conscience, EVA, FR, coloration de la peau
    • Anesthésiques généraux injectés:
      • Thiopental (PENTOTHAL®) – Famille des barbituriques
        • Indication : induction et entretien de l’anesthésie générale intraveineuse, vasodilatateur
        • Propriétés : induction rapide et réveil rapide, action pharmacologique anti-convulsivante
        • EI: ↗ FC
        • CI : personnes asthmatiques ou ayant une dépression respiratoire, allergie
      • Kétamine (KETALAR®)
        • Indication : induction et entretien de l’anesthésie générale intraveineuse
        • Propriétés : anesthésique d’action rapide et de durée d’action courte
        • EI: réveil de mauvaise qualité avec hallucinations
        • PEC : éviter stimulations brutales au réveil
        • CI : hypersensibilité au médicament, HTA, HTIC, maladie coronaire
      • Propofol (DIPRIVAN®)
        • Propriétés : hypnotique puissant, perte de conscience rapide et brève, Æ effet analgésique
        • Réveil rapide et de bonne qualité (peu de nausées et vomissements)
        • EI : hypotension artérielle
      • Etomidate (HYPNOMIDATE®)
        • Indications : induction de l’AG, potentialisateur des agents anesthésiques (gazeux ou volatils), agent hypnotique unique pour des interventions peu douloureuses de courte durée nécessitant un réveil rapide
        • Propriété : puissant hypnotique à brève durée d’action
        • EI : inhibition de la synthèse des stéroïdes
        • CI : enfants < 2 ans, hypersensibilité au médicament

     

    Les morphiniques :

    • En Anesthésie: le Sufenta®, le Rémifentanil®, le Rapifen®, la Morphine:
    • Propriétés: analgésie puissante, dépresseur respiratoire, peu sédatif, antitussif, émétisant
    • Antidote : la NALOXONE OU NARCAN®.
    • Surveillance post op des morphiniques :
      • Respiration (fréquence, amplitude)
      • Somnolence
      • Conscience
      • Rechercher absence de vomissement, douleur, prurit, globe vésical

     

    Les curares :

    • Entrainent un blocage neuromusculaire réversible
    • Provoquent une paralysie des muscles respiratoires : nécessité de ventilation artificielle
    • Indications: faciliter l’intubation trachéale, chirurgie abdominale et thoracique pour faciliter accès et fermeture paroi, chirurgie laryngée, chirurgie de l’œil, chirurgie orthopédique (réduction difficile).
    • Antidote des curares non dépolarisants: Néostigmine®
    • Célocurine®: « curare de l’urgence »
    • Surveillance au réveil: récupération de la respiration spontanée et de la force musculaire

     

    Surveillance du patient anesthésié :

    ·         Cardiovasculaire

    o   ECG, PA, +/- PVC

    o   Sonde de Swan Ganz

    o   Remplissage

    o   Compensations des pertes sanguines

    ·         Respiratoire

    o   SpO2

    o   Capnométrie

    o   Paramètres du  respirateur

     

     

    ·         Neurologique

    ·         Degré de curarisation

    ·         Postures

    ·         Thermique

     

     

    Surveillance liée aux effets secondaires de l’anesthésie :

    Risques

    Surveillances

    Perte de conscience et de sensibilité

    Etat général

    Respiratoire : dépression respiratoire

    Rythme, FR, cyanose

    Cardiaque

    FC, TA

    Neurologique

    Reprise de conscience, déglutition, réflexe de toux

    Hépatique

    Nausées, vomissements

    Rénale

    Diurèse, bilan rénal si besoin

    Thermorégulation

    T°, chaleur des extrémités

    Rachianesthésie ou péridurale

    Céphalées, rétention urinaire, mobilité, sensibilité

     

    La surveillance IDE au réveil :

    • Le réveil complet est atteint quand le patient présente :
      • Une coordination motrice
      • Une orientation temporo-spatiale
      • Une récupération du tonus musculaire.
    • L’absence de complications chirurgicales (saignement, pansement, coloration, redon etc…)
    • Dès les premiers signes de réveil, rassurer le patient du bon déroulement de l’intervention.
    • Induisez le confort, le calme
    • Réinstaller le patient dans le temps et l’espace car souvent la désorientation au réveil est source d’angoisse
    • Surveillance des signes de récupération dans le service :
      • Surveillance des paramètres respiratoires : coloration, amplitude, fréquence, sueurs   
      • Surveillance hémodynamique : tachycardie, bradycardie, pression artérielle… 
      • T°> 36°
      • Surveillance des signes d’apparition de douleur (faciès, agitation, tachycardie) et dès que possible l’E.V.A.
        • àSur PM: patch antalgique ou mise en place d’une pompe P.C.A.
      • Risque de chute : la sédation jouait le rôle de « contention chimique » qu’il faut remplacer par:
        • →Précautions (barrière, sonnette à disposition, surveillance rapprochée).
        • àInformations données au patient de ne pas se lever seul

     

    Critères de sortie vers le service :

    • Patient conscient, réchauffé (T° > 36 °)
    • Absence de frissons
    • Pas de saignement anormal
    • Marbrures absentes
    • Douleur post- opératoire: EVA < 3
    • Globe vésical absent
    • Vomissements absents
    • Motricité des membres inférieurs normale